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Goukouni_WEDDEYE"Une semaine après son appel à la réconciliation lancée de Libreville lors de sa rencontre avec Bongo et Déby, l'ancien président du Tchad, Monsieur GOUKOUNI WEDDEY, clarifie ses propos et explique les véritables motivations qui ont présidé à son engagement pour la paix au Tchad.

 

Tchado : Monsieur le Président, est-ce que votre séjour au Gabon a été uniquement motivé par le seul souci d’impulser une dynamique de réconciliation entre les frères ennemis du Tchad ?

Goukouni WEDDEYE : Tout d’abord je tiens a vous remercier de m’avoir donné l’opportunité une fois de plus de faire de la lumière quant à la démarche que j’avais entreprise la semaine écoulée auprès de son Excellence, le Président Oumar Bongo Odimba, qui comme vous le saviez sans nul doute, est le doyen des chefs d’Etat africain, et donc forcement l’un des plus consulté et écouté de notre continent surtout sur le dossier aussi sensible que celui du Tchad.
Il serait aussi ingrat pour nous Tchadiens de ne pas reconnaître et saluer le rôle qu’avait joué le Président Bongo quand il s’agit des concertations, des discussions, des réconciliations, bref de la paix entre tchadiens. Pour revenir à votre question, j’aimerai tout de suite vous signifier que, ça soit à travers le mouvement que je dirige ou à titre privé nous avions toujours prôné la politique de la paix avec l’opposition dans le cadre de l’unité ou même avec le pouvoir.
Donc pour nous, la recherche de la paix au Tchad a été, est et sera toujours un souci permanent et nous userons de tous nos moyens pour privilégier et encourager cette dynamique de réconciliation nationale pour le plus grand bonheur de notre peuple.

Tchado : Pourquoi alors avoir attendu aussi longtemps pour tenter une telle initiative ?

Goukouni WEDDEYE : Vous savez, il est vrai que le constat quant à la gestion du pays était depuis très longtemps amère ; la population végète dans une misère indescriptible, la gabegie, l’impunité et le clanisme sont érigés en loi. A chaque occasion nous n’avions pas cessé de dénoncer l’inexistence de l’appareil étatique au Tchad.
Aujourd’hui, en plus de ces maux qui gangrènent le pays et au regard de tout ce qui se passe à l’Est du pays et au Darfour, loin d’être fataliste, nous laisse croire à juste titre que nous assisterons très prochainement à la somalisation du pays, car les prémices sont déjà là.
C’est pour éviter à notre peuple une tragédie certaine mais aussi pour l’histoire, que nous avions pris cette initiative pour tenter de sauver ce qui est encore possible au Tchad. Et puis, « vaut mieux tard que jamais ».

Tchado : Qu’est-ce qui vous fait croire que le contexte actuel soit plus favorable à la réconciliation qu’avant, surtout lorsqu’on sait que le radicalisme de Deby n’a jamais été aussi profond ?

Goukouni WEDDEYE : Les combats fratricides et destructifs qui entraînent la mort par centaines de nos compatriotes à l’Est du pays, suivis par l’attaque des forces gouvernementales en territoire soudanais à Fort Branga devaient nous donner une idée sur le danger que courait le pays.

Néanmoins, nous comptons d’abord sur la volonté politique de tous les tchadiens, surtout de celle des acteurs politiques, qu’il est grand temps que chacun essaie d’accomplir un examen de conscience et faire preuve de dépassement pour qu’ensemble nous parviendrions à poser le jalon d’une véritable réconciliation nationale. Dans ce processus, nous comptons également sur le Président Bongo qui peut jouer un rôle catalyseur.

Tchado : Le fil conducteur de votre action sera-t-il de restaurer un véritable jeu démocratique ?

Goukouni WEDDEYE: Il est indéniable qu’aujourd’hui on ne peut bâtir un Etat jouissant de ses plénitudes sur le plan national et international sans une réelle démocratie.

Tchado : Pour certaines oppositions armées, la démission de Deby constitue un préalable à toute initiative de négociation. Quelles garanties avez-vous pour les convaincre à venir autour de la table ?

Goukouni WEDDEYE: Dans le contexte actuel où l’éclatement du pays semble nous menacer, il est préférable et sage à chacun de nous d’assouplir ses positions en revenant à des sentiments meilleurs et réels tendant à favoriser des rapprochement en vue d’une rencontre permettant de définir des nouvelles bases de réconciliation.

Tchado : Monsieur le Président, si jamais votre entreprise réussit, pensez-vous jouer encore un rôle politique au Tchad ? (Si oui, comment/si non pourquoi).

Goukouni WEDDEYE : Dans les contextes actuels, le Tchad a besoin de toutes ses valeurs pour se reconstituer en tant qu’Etat. Pour ce faire, chacun doit apporter son obole. Nous devons conjuguer tous nos efforts afin que notre pays puisse retrouver sa place dans le concert des nations libres, démocratiques et émancipées. Aussi, il est tout à fait souhaitable, voire nécessaire que nous parviendrions à dégager un système de gouvernance garantissant l’indépendance de trois pouvoirs classiques de gestions à savoir l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Pour ma part, je suis prêt à apporter ma modeste contribution au Tchad de demain pour peu que les idéaux pour lesquels notre peuple a sacrifié ses meilleurs enfants soient réalisés.

Tchado : Les principaux chefs rebelles ont rejeté le principe d’un accord partiel avec Deby et exigent une table ronde inclusive et si Deby n’accepte pas cette table ronde inclusive quelle sera votre position ?

Goukouni WEDDEYE : Ne précipitons pas les choses, je me garde de tirer des conclusions hâtives.

Tchado : Certains de vos détracteurs évoquent votre ralliement au régime de N’djamena que répondiez-vous ?

Goukouni WEDDEYE: Le Tchad appartient aux tchadiens, je suis l’un d’eux, j’ai le droit de rentrer au pays un jour ; cependant, occupons nous pour l’instant de ce que nous pourrions proposer au Président Bongo à nous aider à concrétiser la paix et la stabilité de notre pays. S’agissant de mon ralliement que vous avez fait cas, il n’a jamais été sujet d’actualité jusqu’à ce jour.

Tchado : Avez-vous un message particulier à adresser à la nation tchadienne dans son ensemble et notamment aux politico-militaires, les partis politiques et à la société civile ?

Goukouni WEDDEYE : Notre message envers nos frères (politico-militaires, leaders des partis politiques, société civile) est très simple. Notre pays, nos parents et nos enfants ont beaucoup souffert des affres de la guerre fratricide. Je souhaite de tout mon cœur que nous privilégiions les forces des arguments pour résoudre nos différends, qu’on mette en avant la culture démocratique, le dialogue basé sur la justice, et l’égalité de tous. Je voudrais dire aussi à l’attention du pouvoir, que l’alternance démocratique est le choix indéniable du peuple souverain soit acceptée et respectée.

Tchado : Merci d’avoir répondu à nos questions.

Propos recueillis par Adoum Tahir et Brahim Oumar

                        

                                   Source Tchado.com

 

          

 

 

Tag(s) : #Actualite politique
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