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  Sans la protection de la France, le sort de certains potentats africains tient à peu de chose. C’est ce que prouve à satiété ce qui se passe depuis quelques jours au Tchad et en particulier dans sa capitale Ndjaména où se joue l’avenir du dictateur sanguinaire Idriss Déby. Il a suffi que l’armée française - faut-il le rappeler, qui a été déjà à l’origine en avril 2007 de l’échec de la tentative de renversement de Déby par les hommes du capitaine Mahamat Nour – dont les soldats stationnent dans ce pays n’aient pas reçu l’ordre d’intervention pour que le cours des événements soit particulièrement défavorable à Déby.  

L’hypocrisie habituelle de la diplomatie internationale, tant celle de l’Union africaine que de l’organisation des  Nations Unies est telle qu’aujourd’hui, un putschiste devenu virtuose des hold-up éléctoraux comme Idriss Déby passe à présent pour le détenteur de la légitimité démocratique qui mérite d’être défendu au nom du sacro-saint principe de la non accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles. Ceux qui s’offusquent actuellement de son sort ne doivent tout de même pas oublier comment et par quels moyens Idriss Déby est parvenu non seulement au pouvoir et aussi à s’y maintenir jusqu’ici. Il se targuait même de n’être pas arrivé au pouvoir à Ndjaména par un vol régulier.
 

Ceux qui crient à la déstabilisation du Tchad et du régime de Déby semblent oublier le rôle que ce dernier a joué dans la déstabilisation de la RCA par l’intermédiaire du pantin François Bozizé et du renversement du régime du président Ange Félix Patassé pour installer celui-ci au pouvoir. La roue de l’histoire continue de tourner et est impitoyable à l’égard de ceux qui en jouent. C’est trop facile et inadmissible de s’emparer du pouvoir par la rébellion et la force des canons et troquer ensuite le treillis contre des costumes cravates pour apparaître comme dépositaire de la légalité et de la légitimité après des élections truquées.  
 

Il est évident que si Idriss Déby finit par être chassé du pouvoir à Ndjaména à l’issue des événements qui s’y déroulent, les jours de son vassal Bozizé à Bangui seront aussi désormais comptés sauf si comme cela avait été déjà le cas en octobre 2006 et mars 2007, les légionnaires et les mirages français ne s’interposent.  Sarkozy avait déclaré avant son élection que les interventions de l’armée française en Afrique n’étaient pas toujours bien comprises par les populations de ces pays et méritaient d’être revues et réajustées. Les cas du Tchad et du Centrafrique donnent l’opportunité de cet aggiornamento.
 

Il y a quand même quelque chose de particulièrement choquant à ce qu’un individu comme Idriss Déby puisse engloutir la quasi totalité des revenus pétroliers du Tchad dans l’acquisition d’armes de guerre dans le seul but de se maintenir de force au pouvoir. A son instar, Bozizé fait également la même chose en Centrafrique où les ressources naturelles de ce pays comme le  diamant, le bois et l’uranium sont bradées aux seules fins d’achat d’armes de guerre en Chine, en Ukraine et en Afrique du sud.
 

Pendant ce temps, les populations de ces deux pays croupissent dans une pauvreté et une misère indescriptibles. Avec les richesses naturelles du sol et du sous-sol de ces deux pays, comment comprendre et expliquer les arriérés de salaire, le manque d’électricité et d’eau potable, les maladies et autres facteurs du sous-développement chronique qui apparaît comme une fatalité insurmontable dans ces deux pays. Cet état de chose ne peut durer éternellement. Les peuples finissent par en prendre conscience et s’organiser pour y mettre un terme tôt ou tard. 

                                               source www.centrafrique-presse.com

Tag(s) : #Tchadiana Presse
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