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Mahamat Nour, bonsoir.

Bonsoir, je voudrais préciser qu’il ne s’agit pas de Mahamat Nour, mais de Mahamat Nouri. Lui était ministre de la défense et ex-leader du Front unique pour le changement démocratique (Fuc), moi je suis Mahamat Nouri et responsable d’une des factions rebelles qui cherche en ce moment à renverser le Président Idriss Deby.

Quelle est la situation actuelle à N’Djamena (Ndlr, hier 16h34) ?

La situation est calme à N’Djamena. Il y a quelques populations qui quittent la capitale. Nos forces sont en ce moment stationnées dans le Nord Est de la capitale. Les forces loyalistes contrôlent tout de même la zone administrative, le marché central de N’Djaména. Mais nous, nous sommes là et prêts pour lancer l’assaut final. Mais il y a quand même quelques coups de feu.

Vous êtes à N’Djamena ?

Par stratégie, je ne vous le dirais pas.

Il y a eu un repli. Etait-il stratégique ou imposé par la force de frappe de l’armée tchadienne ?

C’est vrai que nos forces ont replié. Mais ce sont les attaques des hélicoptères qui nous y ont contraints. Parce qu’il y a eu un blocus au niveau de la présidence. Nous nous sommes repliés pour mieux attaquer.

Il y a trois forces rebelles qui se sont coalisés pour lancer l’assaut sur N’Djamena. Comment vous êtes vous organisé ?

L’organisation de notre attaque est simple. Nous avons un état major général qui coordonne les attaques. Nos combattants évoluent ensemble contrairement à ce que disent les autres qui disent que les uns sont venus de tel ou tel point de la ville. Les leaders du mouvement discutent ensemble de toutes les options militaires. Notre objectif étant le même.

Quelles sont au juste vos motivations ?

Notre but est de renverser le régime d’Idriss Deby. Nous avons l’ambition d’opérer un changement majeur de la vie politique du Tchad. Nous voulons apporter aux populations de notre pays, une nouvelle vision de la politique.

Le gouvernement Tchadien accuse le Soudan de soutenir votre rébellion…


Nous n’avons pas demandé le soutien de qui que ce soit, même si nous le souhaitons. Je pense que c’est le Tchad qui a soutenu pendant longtemps la rébellion au Soudan. Pourquoi Idriss Deby se plaindrait-il aujourd’hui ?

Vous estimez à ce jour que vous avez les chances de réussir ?

Absolument nous sommes fondés au regard de la situation à croire que nous allons réussir notre assaut. Nous sommes pour le moment très confiants.

Il se dit que vous avez comme combattants, des enfants soldats ?

Pas du tout. Nous n’avons pas un seul enfant soldat. Nos combattants, c’est la population de tous âges à l’exception des vieillards et des enfants. Je pense que les gens notamment les médias se font des idées fausses sur l’identité de nos soldats.

Les Français vous auraient contacté avant de proposer au président Déby, une sortie en douce ?

Oui les français nous ont effectivement contactés. Mais le Président Deby a refusé cette unique chance.


Le rôle des Français dans ces combats, est-il exempt de tout reproche ?

La France joue un rôle ambigu dans les affrontements entre nous et les forces proches de Deby. Elle soutient effectivement Idriss Deby sous le prétexte de certains accords militaires. Des accords qui ne prévoient pas une intervention française dans un conflit inter tchadien. Mais là, la France fausse complètement le jeu et nous en tiendrons compte.

Si vous réussissez votre assaut, vous serez le chef de l’Etat ?

Non, vous allez trop vite. Je vous ai dit que notre objectif premier est de renverser le régime d’Idriss Déby. Nous avons prévu après son renversement trois périodes. Il y a la période pré transition. Elle va permettre l’organisation d’un forum national. Lequel forum va conduire à la désignation d’un chef de la transition. Lequel ne sera pas forcément un militaire. Ce sera peut-être un responsable de la société civile ou d’un parti politique. Cette période transitoire va conduire à des élections. Ce qui est la 3ème période de notre stratégie. Le peuple tchadien réussira donc ainsi à mettre sur pied un régime démocratique.

Que conseillerez-vous au président Déby en ce moment ?

Je conseillerais à Idriss Déby s’il veut rendre service au peuple de quitter le pouvoir discrètement. Et qu’il entende la voie des populations qui réclame son départ après tout le mal qu’il a fait.

Vous lui promettez une amnistie ?


Les gens ne savent pas que j’ai une haute idée de la gestion du Tchad. Notre pays a vécu de nombreuses révoltes liées à la mauvaise gestion que nous condamnons. Mais il ne m’appartient pas de condamner le président Déby, c’est le peuple qui doit le faire. Ou alors l’amnistier.


www.zoomtchad.com                                                  

Tag(s) : #Actualités Tchadienne
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