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  A un moment où le putschiste Bozizé qui a mis le pays par terre et traîne les pieds pour organiser le dialogue national inclusif que les Centrafricains appellent de leurs vœux pour ramener une paix durable dans leur pays, l’audience que va lui accorder Nicolas Sarkozy après Jacques Chirac le lundi 19 novembre prochain peut lui apparaître comme un encouragement et une prime à sa mauvaise gouvernance et à sa politique criminelle dans le nord de la RCA. Plusieurs voix parmi celles-là mêmes qui avaient porté naguère leur choix sur Bozizé pour la présidence centrafricaine, s’élèvent à présent pour regretter « une erreur de casting » qui a conduit celui qu’ils qualifient maintenant de « cynique brouillon » à prendre la tête du pays.

François Bozizé est en effet annoncé pour arriver à Paris le samedi 17 novembre après un passage quasi obligé d'une nuit à Ndjaména chez son patron Idriss Déby on ne sait trop pour quoi y faire, avant d'être reçu lundi prochain par le nouveau locataire de l’Elysée. Alors que presque tous les chefs d’état de la CEMAC ont déjà rencontré Nicolas Sarkozy depuis son élection, Bozizé est le dernier qui sera reçu  lundi prochain par le chef de l’état français. Il y a lieu de rappeler que c’est par des circuits privés détournés et non officiels, à savoir l’entremise du propriétaire des brasseries Castel, que l’audience de Bozizé à l’Elysée a  été obtenue.

 Bozizé rencontrera donc Nicolas Sarkozy à un moment où celui-ci a dans la tête d’autres priorités et préoccupations. Il a sur les bras plusieurs problèmes franco-français dont le dénouement sera décisif pour la suite de son mandat. Un conflit social avec les cheminots en grève au sujet de la réforme des régimes spéciaux de retraite ; la réforme de la carte judiciaire qui a beaucoup de mal à passer. Nicolas Sarkozy n’a donc d’esprit que pour l’entretien qu’il aura mardi 20 novembre - au lendemain de sa rencontre avec Bozizé - avec le bouillant président du Venezuela Hugo Chavez au sujet du médiatique et délicat problème Ingrid Bétancourt et des Farc en Colombie. Nicolas Sarkozy a beaucoup plus à gagner avec un heureux dénouement de cette affaire qu’à l’amélioration des relations franco-bozizéennes.

Par ailleurs, à l’heure actuelle c’est Idriss Déby, le Tchad et l’affaire de la détention en prison des responsables de l’Arche de Zoé avec son cortège de manifestations anti-françaises de Ndjaména à l’heure des préparatifs du déploiement des forces européennes, qui doivent constituer le souci majeur de Nicolas Sarkozy.

C’est dire que les problèmes centrafricains ne constituent pas à l’heure actuelle la priorité des priorités pour le président français qui tout au plus, remontera sans doute les bretelles de Bozizé quant à la manière avec laquelle il s’en prend aux intérêts français dans son pays alors qu’à deux reprises déjà, les mirages et commandos français lui avaient sauvé la tête devant l’avancée vers Bangui des troupes de l’UFDR qui s’étaient emparées de Birao.


Les crimes de la garde présidentielle de Bozizé qui ont été dénoncés avec fracas par les Ong des droits de l’homme Amnesty International et Human Rights Watch, éclaboussent aussi dans une certaine mesure l’armée française épinglée par Human Rights Watch. En vue de sa venue à Paris, Bozizé a fait un peu ces derniers temps l’âne pour avoir le foin. Il a multiplié les aveux des crimes perpétrés par sa garde prétorienne dans le nord et même demandé pardon comme il l’a récemment fait début novembre à Bocaranga dans l’Ouham-Pendé. Seulement tout en demandant pardon, Bozizé prend fait et cause pour un de ses bras armés, l’assassin et tristement célèbre Eugène Ngaikoisset qu’il a osé qualifier « d’officier de valeur ».


Avant sa venue à Paris, Bozizé a reçu à Bangui celui-là même avec qui il a des rapports de vassal à suzerain, à savoir son parrain et non moins voisin du Tchad Idriss Déby, à un moment même où celui-ci se débat avec la France dans les épisodes à rebondissement du feuilleton Arche de Zoé. On se souviendra qu’avant d’avoir orchestré le renversement du président Patassé, Idriss Déby était également venu faire un tour à Bangui. On connaît la suite.

Le prétexte de ses visites à Bangui de Déby est invariablement la nécessité de la préservation des relations de bon voisinage par une surveillance commune des frontières des deux pays suite à la mort de ressortissants tchadiens. Méfiant, Bozizé a fait venir des mercenaires sud africains pour la relève des éléments de Déby en place depuis le putsch du 15 mars 2003 et assurer sa protection mais pour combien de temps ?
 
                                       Source:Centrafrique Presse.       

Tag(s) : #Actualite politique
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