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Va-t-on  vers une nouvelle grève de l’UST ? Seuls les Itno pourront répondre à cette question qui taraude les esprits au Tchad. En tout cas, on tend vers la fin de la trêve de trois mois proclamée par cette centrale syndicale en vue de faire avancer les négociations. Mais, celles-ci piétinent. Plus on évolue vers le 31 mars, plus la tension monte au sein de la communauté des travailleurs. L’UST a déjà organisé des assemblées générales sur le sujet. Pendant la rencontre du 2 mars dernier, cette centrale syndicale, la plus importante du pays, a appelé ses militants à la solidarité, à la sérénité et à la détermination. « ...L’application du protocole d’accord, sinon nous partons en grève et laissons les autorités tergiverser… » a tonné un de ses responsables.

Actuellement, qu’est-ce qui préoccupe les Itno ? Pas le social en tout cas. Mais, bien leur longevité au pouvoir. Ils croient qu'ils ont trouvé la solution : s'impliquer activement dans la situation au Mali. Tout le monde pense qu’ils veulent en redorer leur blason devant la communauté internationale. C’est bien cette communauté qui les ont soutenus pendant tout leur  règne. C’est elle qui a validé toutes les parodies d’élection du MPS et empêché aux rebelles de le renverser en 2006 puis en 2008. C’est elle qui pourrait dire si M. Idriss Déby Itno doit aller à La Haye pour répondre de ses actes devant les juridictions internationales. Il est tout à fait normal que les Itno caressent la communauté internationale dans le sens des poils.

En ce moment, nous pensons que le pouvoir n’a pas les reins assez solides pour faire face à une fronde sociale. Son armée est en difficulté face aux Jihadistes. Sa police, s'il faut ainsi appeler cette bande de pillards, est décapitée par un contrôle dont on attend les résultats. Dans les rangs de cette institution, beaucoup d’agents soutiennent l’UST. S'interposeront-ils vraiment pour empêcher aux travailleurs de pose des actes salutaires ? Les salaires sont certes versés mais, le recensement biométrique des fonctionnaires a fait des mécontents : plus de 10.000 travailleurs recensés auraient été omis ! Autrement dit, ils n’ont pas gagné leur salaire de janvier. La cherté de vie continue de faire son bonhomme de chemin. Le ciment made in chad n’est pas accessible à tout le monde. Ce fut en pleine grève que le gouvernement a augmenté les prix des carburants et de gaz. Les ADH ont dénoncé l’affairisme qui entoure les documents administratifs des véhicules. Elles demandent aux Tchadiens d’observer une journée sans téléphone en guise de protestation contre la taxe de développement du sport. L’eau potable et l’électricité, malgré les progrès, restent des denrées rares sous nos cieux. Les droits humains sont quotidiennement violés. Notre système de santé ne répond pas à nos attentes. L’insécurité sévit… Pendant ce temps, les Itno vivent comme des pachas ! Partout, leurs châteaux et stations service poussent comme des champignons. Ils roulent dans des grosses cylindrées. Malades, ils vont à l’étranger se faire consulter. Pendant leur mariage, ils émerveillent avec les billets de 10.000 F CFA qu’ils distribuent comme si c’étaient des feuilles d’arbres. Il semble qu'ils transportent les liasses des billets de banque dans des sacs ! Ils monopolisent tout, l’administration, l’armée, les secteurs économiques les plus rentables. Ils sont au dessus de la justice…

Dans ce contexte, une nouvelle circule dans la capitale : François Djondang Adjia, le secrétaire général de l’UST aurait rasé les murs de la présidence de la République pour aller rencontrer le PR. Le concerné a nié cela en défiant ses détracteurs de lui fournir les preuves de cette accusation. Il est vrai raser les murs de la présidence est un comportement fréquent sous nos cieux. Politiciens, opposants et autres dirigeants de la société civile s’y adonnent souvent. Mais, dans le cas du secrétaire général de l’UST, il faut prendre l’information sous deux angles : être humain, ce monsieur peut trahir ses camarades. En plus, il a envie de préparer sa retraite. Alors il est capable d’un tel acte. N’Garmadjal Gami ne nous dira pas le contraire. Mais, François Djondang Adjia est dans le viseur du pouvoir. Vu sa rigidité, les autorités du Tchad peuvent vouloir le discréditer en véhiculant des fausses informations, comme ils ont toujours fait envers les opposants les plus radicaux.

A un moment donné, les syndicaux ont failli perdre le nord devant la composition du comité ad hoc de négociation nommée par le gouvernement. En effet, ils n’ont pas compris la présence de Me Padaré dans cette équipe. Quelques militants pensaient que le gouvernement devait le retirer de ce comité. Il paraît que ce ministre ne recule devant rien. Ses détracteurs disent qu’il lui manque le savoir-vivre et qu’il se croit plus intelligent que tout le monde. Dans les discussions, il veut tout dicter à ses collaborateurs. Au gouvernement, il se dit super-ministre. Dans les quartiers, il se vente d’être toujours consulter par le PR avant la prise de toute décision finale, quel que soit le secteur ! Pendant les pourparlers auxquels il a participé, ses propos sont truffés de menaces. Mais, Dieu merci, quelques personnes ont conseillé aux syndicalistes de ne pas s’attarder sur ce détail : le gouvernement nomme qui il veut comme son représentant.

Juriste, Me Padaré, pourra-t-il se placer au dessus de la mêlée pour conseiller juste ? Non, malheureusement. Super intelligent, pourra-t-il prévoir l’issue d’un combat entre l’UST et les Itno ? Non, évidement. Ce gars est bien connu pour ses intérêts. Maintenant, ils se trouvent du côté du pouvoir. Alors il ne pourra pas se muer en conseiller pour faire avancer les négociations dans l’intérêt des Tchadiens. N’est-ce pas lui qui déguerpie les N’Djamenois pour redistribuer les terrains aux Itno et aux siens ? Ce ressortissant de Léré honni par les Moundang caresse le pouvoir dans le sens des poils pour être PM. Pour cela, il s’est déjà divisé toute sa communauté, a trahi et menacé les siens. Ses amis qui ont osé le conseiller de tenir compte de l’avenir l’ont appris à leurs dépens : leur amitié a pris du plomb dans l’aile. Aujourd’hui, ils se regardent en chiens de faïence. S’il est calme, il parait que c’est son père qui a menacé de le renier. Mais, de temps en temps, sous un pseudonyme, il écrit, avec l’aide de son ami Serzouné Patalet.

 

Wachinzoumbo Padaré

Analyste indépendant,

Collaborateur du Blog de Makaïla

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