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L'aviation française a continué de mener des opérations aériennes au nord et à l'ouest du pays. Une colonne de blindés français, en provenance de Côte d'Ivoire, a gagné le Mali. Le soutien allié s'organise.

Un Mirage 2000 français au Tchad - AFP/ECPAD
Un Mirage 2000 français au Tchad - AFP/ECPAD

L'armée française, en appui aux forces terrestres maliennes, a mené depuis vendredi de multiples raids aériens contre les groupes armés au Mali. Ces actions ont permis de stopper l'avance des jihadistes dans le centre du pays, au cours de combats ayant fait des dizaines de morts.

En parallèle à l'action militaire française, plusieurs pays ont engagé des moyens logistiques ou militaires afin d'épauler l'opération. C'est le cas du Royaume-Uni, du Canada et de plusieurs pays africains.

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22h57 : débat mercredi à l'Assemblée nationale et au Sénat -Un débat sur l'intervention militaire française au Mali aura lieu mercredi à l'Assemblée nationale et au Sénat, ont annoncé le président du groupe UDI et le coprésident du groupe EELV à l'Assemblée, Jean-Louis Borloo et François de Rugy, à la presse. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sera présent pour le débat à l'Assemblée nationale, et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, fera de même au Sénat, a précisé François de Rugy. Les deux présidents de groupe s'exprimaient à l'issue de la réunion à Matignon consacrée l'intervention militaire au Mali.

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La carte des opérations militaires au Mali

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22h44 : Ban Ki-moon pour une application urgente de la résolution 2085 - Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné lundi « l'urgence d'appliquer tous les aspects » de la résolution 2085 de l'ONU du 20 décembre sur le Mali, y compris les efforts de médiation et de réconciliation politique. Dans une référence implicite à l'intervention française, M. Ban « se félicite de ce que des partenaires bilatéraux répondent, à la demande et avec le consentement du gouvernement du Mali, à sa demande d'aide pour contrer l'avance inquiétante vers le Sud de groupes armés et des groupes terroristes ». Il « espère que ces actions aideront à stopper la dernière offensive » des islamistes dans le centre du Mali, tandis que « des efforts se poursuivent pour appliquer pleinement la résolution 2085 (..) qui vise à restaurer pleinement l'ordre constitutionnel et l'intégrité terriroriale du Mali », ajoute le communiqué de l'ONU. Pour M. Ban, « les derniers événements soulignent l'urgence d'appliquer tous les aspects de la résolution, y compris le soutien aux efforts de médiation de la Cédéao » (communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), la mise en place d'une transition politique et l'appui à la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali).

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22h09 : Washington pas décidé sur l'aide logistique -Les Etats-Unis n'ont pas encore pris de décision concernant l'aide logistique que la France leur a demandée pour appuyer son intervention militaire contre des islamistes armés au Mali, ont indiqué des responsables américains. « Nous sommes en consultations avec les Français sur un certain nombre de demandes de soutien qu'ils ont formulées. Nous examinons ces requêtes, mais je n'ai aucune décision à annoncer aujourd'hui », s'est contentée de répondre la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland. Un autre responsable américain, s'exprimant sous couvert de l'anomymat, a simplement indiqué que la France « avait demandé l'aide (des Etats-Unis) pour le transport de troupes vers l'Afrique » et des moyens de ravitaillement de ses avions qui mènent des raids au Mali depuis quatre jours. On savait déjà depuis vendredi que Washington envisageait d'aider Paris pour son engagement militaire au Mali grâce à un appui « logistique » et « des drones de surveillance ».

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21h49 : Début des consultations au Conseil de sécurité -Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé lundi des consultations à huis clos sur l'intervention française au Mali contre les islamistes qui contrôlent le nord du pays. L'ambassadeur français Gérard Araud a indiqué à la presse que l'objectif de ces consultations était « d'informer nos partenaires » sur les progrès de l'opération Serval et a répété que la France « intervenait sur la base de l'article 51 de la Charte » de l'ONU. L'article 51 prévoit « le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée ». « Nous avons été contraints d'agir à la demande des autorités maliennes, a-t-il déclaré, parce que des groupes armés menaient une offensive en direction du sud (du Mali) mais notre but est de revenir à l'application le plus vite possible de la résolution 2085, de façon à ce que les forces africaines, les forces maliennes règlent ce probleme et qu'il y ait un accord politique » à Bamako. M Araud a souligné « qu'aucun pays du Conseil n'avait mis en cause la base » juridique de l'intervention française « parce que tout le monde considère que c'est une façon normale d'agir ».

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21h28 : 86 blessés pris en charge par le CICR à Mopti et Gao -Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pris en charge dans les hôpitaux de Mopti (centre) et Gao (nord) 86 personnes blessées lors des derniers combats et bombardements, a affirmé lundi à l'AFP un de ses responsables, indiquant ne pas disposer de bilan sur des décès. « A l'hôpital de Mopti, on a 71 personnes blessées à la suite des combats à Konna », localité à 70 km plus au nord, qui fut théâtre de violents combats la semaine dernière entre l'armée malienne et des islamistes, a déclaré Germain Mwehu, de la délégation régionale du CICR pour le Mali et le Niger, joint depuis Dakar. Parmi eux, il y a des gens « légèrement blessés comme grièvement blessés, mais l'hôpital de Mopti a les capacités de prise en charge pour toutes les catégories » de blessés, a ajouté M. Mwehu, basé à Niamey, qui n'a pas souhaité indiquer s'il s'agissait de civils ou de militaires. « On n'a pas d'information par rapport à la ville de Konna même. Les opérations militaires n'étaient pas totalement finies, donc l'armée malienne n'a pas accepté que la Croix-Rouge puisse y entrer », a-t-il précisé.

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20h55 : Début de la réunion de Jean-Marc Ayrault avec les responsables parlementaires - La réunion consacrée à l'intervention militaire française au Mali a débuté vers 20H30 à Matignon autour du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a convié pour l'occasion plusieurs ministres, ainsi que les principaux responsables parlementaires. La réunion devrait s'achever vers 22H00 et sera suivie d'une déclaration du Premier ministre aux environs de 22H30, a-t-on indiqué à Matignon. Sont présents les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, les socialistes Claude Bartolone et Jean-Pierre Bel, mais aussi les présidents des groupes politiques et ceux des commissions des Affaires étrangères et de la Défense des deux Chambres. Les ministres de l'Intérieur et de la Défense, Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian, assistent également à la réunion, ainsi qu'un responsable des Affaires étrangères. La rencontre répond à la promesse faite vendredi par François Hollande d'informer, au titre de l'article 35 de la Constitution, le Parlement sur les opérations en cours.

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20h51 : Les villes du Nord libérées des jihadistes - Les combattants jihadistes, soumis à des frappes aériennes françaises, ont évacué les grandes villes du nord du Mali qu'ils occupaient, ont constaté des témoins sur place, un porte-parole des islamistes évoquant un « repli tactique. Dans le même temps, les islamistes sont repassés à l'offensive dans l'ouest du Mali en s'emparant lundi de la localité de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, après des combats contre l'armée malienne. L'ONU indique que 30.000 personnes au moins ont déjà été déplacées par les combats au Mali.

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20h31 : L'Algérie a fermé sa frontière avec le Mali - L'annonce a été faite par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. « Je confirme » la fermeture des frontières avec le Mali, a indiqué M. Belani interrogé sur le sujet par l'AFP. « Nous avons informé la partie malienne des dispositions prises pour la fermeture de la frontière' a déclaré M. Belani dans une déclaration écrite transmise à l'issue de la visite en Algérie du Premier ministre malien, Diango Cissoko. S'agissant de la situation au Mali, M. Belani a rappelé que « l'Algérie a toujours été animée de la volonté d'aider ce pays frère à surmonter les difficultés auxquelles il est confronté, en vue d'une sortie de crise durable et d'une gestion apaisée de la transition ». « Cette solidarité s'est traduite, depuis le début de la crise malienne, par une aide financière, humanitaire et par l'appui à l'armée malienne dans le renforcement de ses capacités pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ». Samedi, l'Algérie avait exprimé son soutien « sans équivoque » aux autorités de transition au Mali où l'armée, appuyée par les troupes françaises, a lancé une contre-offensive pour repousser l'avancée vers le sud des groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali depuis neuf mois.

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AFP
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20h23 : L'allié américain bientôt opérationnel - Les Etats-Unis échangent des informations avec les forces françaises qui combattent les groupes islamistes armés au Mali et envisagent de leur fournir un appui dans les domaines de la logistique, de la surveillance et du transport aérien, ont déclaré lundi des responsables du Pentagone, confirmant et précisant des informations antérieures. « Il est de notre responsabilité de pourchasser les gens d'Al Qaïda partout où ils se trouvent », a dit aux journalistes le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, à bord de l'avion qui le conduisait en Europe où il va effectuer une tournée d'une semaine. « Il est également de notre responsabilité de nous assurer qu'Al Qaïda n'établisse pas au Mali une base pour ses opérations en Afrique du Nord », a-t-il ajouté. Il a précisé que face à cette menace islamiste dans la région Washington envisageait de fournir une assistance à ses partenaires, dans trois domaines -soutien logistique limité, renseignement et transport aérien.

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19h29 : Chars français - Une colonne d'une trentaine d'engins militaires français, escortée par un hélicoptère, a traversé le poste frontière ivoirien de Pôgô (nord) pour gagner le Mali, où la France mène depuis vendredi une intervention contre les islamistes armés, a-t-on appris de sources concordantes. « Une colonne d'une trentaine de chars et de véhicules de transport de troupes a stationné hier (dimanche) à Ferkessédougou, avant de prendre lundi la direction de la frontière (à 120 km au nord) escortée par un hélicoptère », a affirmé un journaliste local. « Cette colonne est venue d'Abidjan et était applaudie par une foule immense dans les villes et villages qu'elle a traversés jusqu'à la frontière », a assuré un habitant joint au téléphone. La force française « Licorne » déployée en Côte d'Ivoire depuis septembre 2002, compte actuellement 450 hommes. Depuis cinq ans, la principale mission de Licorne est de soutenir la Force de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI).

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18h53 : Bouclage de la frontière mauritanienne -L'armée mauritanienne s'est redéployée lundi pour « boucler la frontière » avec le Mali, où les combattants jihadistes qui contrôlent le nord du pays sont soumis à une campagne de bombardement par les forces françaises, a indiqué une source militaire à Nouakchott. « Notre armée s'est redéployée le long des zones limitrophes des combats, en vue de mieux sécuriser notre pays et de boucler ses frontières », a expliqué cette source, qui a requis l'anonymat. « Des renforts ont également été envoyés dans la zone comprise entre Bassikounou (sud-est) et de Kobenni (plus à l'ouest), tandis que notre aviation multiplie les sorties de surveillance et de contrôle », a-t-elle ajouté. « L'objectif est de mieux cerner le mouvement dans cette zone », a précisé cette source.

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AFP
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18h28 : Aide du Danemark -Le Danemark a annoncé lundi qu'il soutiendrait l'opération militaire française au Mali en fournissant un avion de transport à partir de mardi. « Nous participerons avec un avion de transport, pas avec des soldats », a précisé à la presse le ministre danois des Affaires étrangères Villy Soevndal à la suite d'une réunion extraordinaire de la commission de politique étrangère du Parlement danois. La commission ayant donné son aval à cette assistance, ce sera désormais au Parlement dans son ensemble de donner le sien mardi. « L'avion pourra probablement être envoyé dès mardi », a déclaré aux journalistes le ministre de la Défense Nick Haekkerup, qui était aussi présent à la réunion de la commission.

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18h02 : Aide du Canada -Le Canada va envoyer un avion de transport militaire C-17 pour soutenir temporairement l'intervention de l'armée française contre les rebelles islamistes au Mali, a annoncé un haut responsable canadien. Selon ce responsable, un avion cargo géant C-17 « fournira une aide logistique de transport lourd pendant une semaine ».

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17h57 : Réunion UE - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) tiendront « cette semaine » une « réunion exceptionnelle sur le Mali », a annoncé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. « Une réunion exceptionnelle du conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne aura lieu cette semaine sur le Mali », 'dans deux jours, trois jours », a déclaré M. Fabius lors d'une conférence de presse. « La France n'a pas vocation à rester seule au côté du Mali », a-t-il souligné, se félicitant du soutien international « quasi unanime » dont a bénéficié l'opération militaire française au Mali.

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AFP
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17h34 : 500 soldats maliens -Cinq cents soldats maliens qui s'étaient repliés l'an dernier au Niger face à l'avancée des islamistes dans le Nord du Mali pourraient reprendre le combat contre les groupes armés que combattent déjà des forces françaises et maliennes , a indiqué lundi le président nigérien Mahamadou Issoufou sur Radio France Internationale (RFI). « On a dû, bien sûr, les désarmer à leur arrivée sur le territoire nigérien » en 2012, a-t-il dit à propos des hommes du colonel malien Alhaji Ag Gamou. Mais « maintenant que cette opération est déclenchée, je pense qu'on a besoin de toutes les forces pour pouvoir vaincre nos ennemis. Donc, ce n'est pas impossible que ces soldats du colonel Gamou soient utilisés dans le cadre de l'opération », a déclaré le président du Niger. Il n'a pas voulu préciser la date de déploiement d'un bataillon de 500 soldats nigérien au Mali, dans le cadre de la force ouest-africaine pour chasser les groupes armés qui occupent le nord malien depuis près d'un an.

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17h07 : Aide du Ghana - Le Ghana enverra 120 experts techniques de l'armée au Mali en soutien à l'intervention militaire ouest-africaine contre les islamistes occupant le nord du pays, a déclaré un porte-parole de l'armée. « Nous envoyons 120 hommes » a déclaré M'Bawine Atintande, le porte-parole des forces armées ghanéennes. « Nous envoyons un escadron d'ingénierie qui sera chargé de fournir des hébergements et aussi des systèmes de défense, de l'électricité et tout ce qui touche à l'ingénierie de la construction », a-t-il précisé.

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16h53 : Les instructions Vigipirate - Le directeur général de la police nationale (DGPN) Claude Baland a envoyé à ses services ses instructions concernant le passage du plan Vigipirate au niveau rouge renforcé, répétant que la « menace (est) réelle » en France. Cette note, que s'est procurée l'AFP, a pour objet l' « adaptation de la posture vigipirate ». Il y est stipulé que « les services (de renseignement) confirment l'importance du niveau de menace, cette dernière étant réelle ». Le DGPN rappelle le renforcement de certains dispositifs visant à la surveillance des transports terrestres et aériens et la protection de sites sensibles -militaires, lieux de culte, emprises diplomatiques ou de grande fréquentation -comme le prévoit le niveau rouge renforcé du plan Vigipirate. « Les mesures de sécurisation et de protection des bâtiments, s'agissant des représentations diplomatiques et consulaires, devront être étendues aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à l'Etat d'Israël ainsi qu'à l'ensemble des pays susceptibles d'apporter ou ayant expressément apporté leur soutien à l'intervention militaire française » au Mali, détaille encore cette note.

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16h41 : Cérémonie aux Invalides -Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, présidera mardi après-midi aux Invalides une cérémonie d'hommage national au lieutenant Damien Boiteux, tué vendredi dernier au Mali. Cette cérémonie d'hommage national au lieutenant Damien Boiteux, du 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales, « mort pour la France », aura lieu mardi à 16H30, indique le service de presse du ministère de la Défense. Damien Boiteux, qui servait depuis 22 ans dans l'armée de l'air, a été mortellement blessé aux commandes de son hélicoptère, lors de la première phase de l'opération 'Serval' consistant, en appui des forces armées maliennes, à arrêter l'avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali.

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AFP
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15h26 : Les raids français reprennent -L'armée française a de nouveau bombardé, pour le quatrième jour consécutif, les positions de jihadistes au Mali, dans la ville de Douentza, à 800 km au nord de Bamako, mais les combattants islamistes avaient déjà fui la ville, a-t-on appris de sources concordantes. « Des avions ont bombardé lundi, plusieurs fois, le quartier général des islamistes de Douentza. Il a été détruit, mais les islamistes n'étaient pas sur place », a déclaré un habitant, dont le témoignage a été corroboré par d'autres témoins. « L'endroit bombardé, à l'entrée sud de la ville, était le siège du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao). Tous les islamistes ont quitté aujourd'hui la ville », a affirmé un commerçant de la ville. Une source sécuritaire régionale a confirmé l'information, précisant que « des bombardements se sont déroulés dans d'autres secteurs », dans le nord du Mali.

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14h57 : Prise de Diabali confirmée - Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé la prise par les islamistes de la ville malienne de Diabali, située à 400 km au nord de Bamako. « Ils ont pris Diabali, qui est une petite commune, après des combats importants et après une résistance de l'armée malienne mais qui était insuffisamment dotée à ce moment précis », a déclaré le ministre français sur BFMTV. « Nous avons d'abord empêché la progression des groupes terroristes vers l'est et permis l'abandon de Konna », a-t-il fait valoir. « Nous savions qu'il allait y avoir une contre-offensive vers l'ouest, d'autant plus que se trouvent là les éléments les plus structurés, les plus fanatiques, les plus armés, ce sont les groupes d'Aqmi qui se trouvent là », a-t-il dit à propos d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. « Il y a des combats depuis vendredi qui se poursuivent en ce moment-même », a dit le ministre.

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14h10 : Conseil de sécurité au Niger - Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a réuni lundi un Conseil de sécurité nationale consacré au conflit au Mali voisin. La réunion, qui regroupe l'ensemble des chefs de l'Armée et des forces de défense et de sécurité du pays, vise « la préparation des décisions » que le Niger va prendre sur la Mali, a indiqué Hassoumi Massaoudou, le directeur de cabinet du chef de l'Etat. « Un conseil de Défense aura lieu demain (mardi) suivi d'un conseil des ministres (extraordinaire) », a-t-il ajouté. Selon la télévision publique nigérienne, le président a également convoqué une « session extraordinaire » de l'assemblée nationale pour se pencher sur « la situation au Mali ».

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13h59 : Formation de l'armée malienne -L'Union européenne réaffirme que sa mission de formation des troupes militaires maliennes, dont la mise en place va être accélérée dans les prochaines semaines, n'aura aucun rôle de combat. Même si l'armée française est intervenue depuis vendredi au Mali, « la mission de formation conserve toute son utilité. Il est même plus urgent de la lancer », a déclaré Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Une réunion de crise sur la situation au Mali devait réunir lundi après-midi à Bruxelles l'ensemble des services de l'UE impliqués dans le dossier, a précisé M.Mann. Les 27 pays de l'UE sont par ailleurs « prêts à examiner » une aide financière à la mission internationale Misma, menée par des pays africains, pour aider les autorités maliennes à reconquérir le nord du pays.

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13h48 : Diabali tombée aux mains des jihadistes -La ville de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, est tombée aux mains des jihadistes, en dépit de l'intervention française qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions, a indiqué un élu de la ville. « Les islamistes sont dans la ville de Diabali. Ils sont nombreux. Ce matin, ils ont échangé des tirs avec les militaires maliens, puis les tirs ont cessé et les islamistes sont entrés dans la ville », a-t-il expliqué, après avoir requis l'anonymat.

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13h30 : Conseil ministériel à l'Elysée - François Hollande, qui a réuni un conseil ministériel consacré au Mali lundi à l'Elysée, a poursuivi ses contacts avec les chefs d'Etats africains. Lundi matin, après le conseil ministériel, il a de nouveau eu au téléphone le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, dont le pays doit commander la force internationale militaire africaine au Mali. Ce dernier devrait annoncer dans la journée le calendrier du déploiement progressif des forces africaines au Mali, qui doit commencer dès cette semaine, a-t-on indiqué de source diplomatique. Le Nigeria doit envoyer quelques 600 hommes dans le cadre de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali). Le président de la République s'est également entretenu avec Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, qui compte dépêcher un bataillon de « 500 hommes » au Mali. Le chef de l'Etat, qui s'envole lundi soir pour les émirats (Abu-Dhabi et Dubaï) et sera de retour tôt mercredi matin à Paris, continuera durant ce déplacement à diriger l'intervention militaire française au Mali. « Même à distance, les décisions sont prises par le président de la République, chef des armées », souligne-t-on à l'Elysée.

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13h19 : Premières images des conséquences des frappes françaises -France Télévisions a diffusé les premières images des zones touchées par les frappes aériennes françaises. Ces images (dont certaines sont choquantes) ont été tournées dans la région de Konna, samedi.

France Télévisions
France Télévisions

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AFP
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13h07 : Combats à l'ouest -Les rebelles islamistes ont pris le contrôle de Diabaly, petite ville du centre-ouest du pays proche de la frontière mauritanienne, a annoncé le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Ils ont pris Diabaly, qui est une petite commune, après des combats importants, après une résistance de l'armée malienne qui était insuffisamment dotée à ce moment précis », a dit le ministre sur l'antenne de BFM TV. Des habitants et des sources militaires maliennes avaient auparavant indiqué que les rebelles avaient lancé une contre-offensive dans cette région. Jean-Yves Le Drian a estimé que la situation évoluait dans la bonne direction, tout en concédant un « point difficile » dans l'ouest du pays. « On savait que le noeud, l'essentiel allait se passer vers l'Ouest. C'est vers l'Ouest que nous avons bombardé cette nuit et c'est vers l'Ouest aujourd'hui que se passent les combats les plus importants », a-t-il dit.

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13h06 : les Français soutiennent l'opération - 63 % des Français se sont déclarés favorables à l'intervention militaire française au Mali, contre 37% qui s'y sont dits hostiles, dans une enquête de l'Ifop pour La lettre de l'opinion. Selon ce sondage, 22% des personnes interrogées ont répondu qu'elles étaient « tout à fait favorables » à cette intervention, et 41% qu'elles y étaient « plutôt favorables ». 23% ont déclaré y être « plutôt pas favorables », et 14% « pas du tout favorables ». Selon l'Ifop, 77% des sympathisants PS, 63% de ceux de l'UMP, 68% de ceux du Front de gauche et 53% de ceux du Front national ont déclaré accueillir favorablement l'action de la France (sondage réalisé par internet les 12 et 13 janvier auprès d'un échantillon de 1.021 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas).

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12h46 : Soutien marqué de l'Otan - L'Otan a salué l'intervention militaire de la France pour arrêter les rebelles islamistes au Mali, pour laquelle elle dit n'avoir reçu aucune demande d'assistance de la part de Paris. « Il n'y a eu aucune demande, aucune discussion (au sein de l'Otan) sur la situation au Mali, l'Alliance en tant que telle n'est pas impliquée dans cette crise », a déclaré la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu. « Mais bien sûr, nous sommes tous inquiets des menaces que peuvent poser les organisations terroristes au Mali, pas seulement dans le pays lui-même, mais aussi dans toute la région », a-t-elle poursuivi. « C'est pour cela que nous saluons les efforts de toute la communauté internationale pour appliquer les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies (sur le Mali) et l'action très rapide de la France pour repousser l'offensive des organisations terroristes. »

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Jean-Yves Le Drian - AFP
Jean-Yves Le Drian - AFP

12h18 : Audition pour Fabius et Le Drian -Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian seront auditionnés mercredi sur l'intervention de la France au Mali par les commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l'Assemblée, a indiqué le service de presse. Les deux ministres seront auditionnés à 10h30 par les commissions présidées respectivement par les socialistes Elisabeth Guigou et Patricia Adam. Cette audition sera ouverte à la presse. A la question de savoir quelles seront les questions posées aux ministres à l'Assemblée, Mme Adam a répondu samedi: « D'abord, avoir l'exactitude des conditions dans lesquelles se sont exercées les interventions et vérifier la légalité ».

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11h59 : Aide en vue de l'Allemagne - L'Allemagne étudie un possible soutien 'logistique', 'médical' ou 'humanitaire' à l'intervention française au Mali, qui est « justifiée », a déclaré lundi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. « Pour le gouvernement fédéral et le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, il est clair que l'Allemagne ne laissera pas seule la France dans cette situation difficile », a déclaré ce porte-parole, ajoutant que son soutien pourrait se faire dans les domaines 'logistique', 'médical' ou 'humanitaire'.

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11h44 : La Chine prudente - La Chine n'a soutenu que du bout des lèvres l'intervention militaire française au Mali, en insistant sur le déploiement « aussi vite que possible » de la Force internationale de soutien au Mali (Misma) approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Alors que différents pays ont clairement défendu la décision française d'envoyer des militaires combattre les islamistes dans le nord du pays, Pékin s'est borné à indiquer avoir « noté » l'intervention française « à la demande du gouvernement malien ». « La Chine défend toujours les efforts réalisés par le gouvernement malien pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale », a déclaré Hong Lei, porte-parole de la diplomatie chinoise. « Nous espérons que les parties concernées vont mettre en oeuvre la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le déploiement d'une mission internationale de soutien à dominante africaine », a-t-il ajouté.

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11h26 : « point difficile » à l'ouest -Jean-Yves Le Drian a annoncé que les groupes islamistes armés avaient effectué « un repli » dans la partie est du Mali, mais qu' « un point difficile » pour les forces françaises demeurait dans la partie ouest où elles font face à des hommes « extrêmement armés ». « L'évolution de la situation est conforme aux orientations » du président de la République, « elle évolue favorablement », a-t-il déclaré à la sortie d'une réunion à l'Elysée, au quatrième jour de l'opération militaire française contre les groupes islamistes armés au Mali.

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11h05 : attaque islamiste -Des combattants jihadistes, menés par l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi), ont attaqué la ville de Diabali, dans le centre de Mali, dans une zone sous le contrôle des autorités maliennes, a-t-on appris auprès de sources concordantes. « Les islamistes ont attaqué aujourd'hui (lundi) la localité de Diabali (à environ 400 km au nord de Bamako). Ils sont venus de la frontière mauritanienne, où ils avaient été bombardés par l'armée française », a déclaré une source de sécurité malienne. Selon la même source, l'armée malienne a envoyé « d'urgence » un hélicoptère sur place. « Abou Zeid, l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dirige lui-même les opérations. Ils ont quitté la frontière mauritanienne, pour éviter les raids des avions français », a précisé une source sécuritaire régionale, qui confirme l'attaque contre Diabali (bien Diabali).

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10h39 : soutien à l'UMP et au FN - L'ancien Premier ministre UMP Alain Juppé a défendu sur France Info l'intervention militaire française au Mali, jugeant que « c'est le terrorisme qui nous fait la guerre ». « Si les terroristes s'étaient emparés du pays, les conséquences auraient été incalculables sur l'ensemble de la zone sahélienne », a argumenté le maire de Bordeaux et ancien ministre des Affaires étrangères. « La menace qui s'aggravait sur Bamako et donc sur l'ensemble du Mali était inacceptable ». « Les mouvements terroristes sont à l'oeuvre un peu partout dans cette région, jusqu'au Nigeria d'ailleurs. On ne pouvait pas laisser faire cela », a poursuivi Alain Juppé. « Ce n'est pas la France qui a pris l'initiative, ce sont les terroristes qui ont attaqué. Il fallait stopper cela », a-t-il insisté.


Marine Le Pen invitée de Jean-Michel Aphatie par rtl-fr

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a déclaré pour sa part que l'intervention française au Mali était « légitime » même si elle a estimé que Paris avait sa part de responsabilité dans les événements qui se déroulent dans ce pays. « Je la crois légitime », a-t-elle dit sur RTL. « Mais je pense que le développement des islamistes au Nord Mali est la conséquence directe de l'action, des choix, des erreurs manifestes, stratégiques, qui ont été faits notamment en Libye et en Syrie ». Selon Marine Le Pen, l'intervention française n'est pas une ingérence mais répond à « une demande d'un gouvernement modéré avec lequel nous avons une coopération de défense et qui se trouve aux prises avec une avancée de fondamentalistes islamiques. »

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AFP
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10h16 : déploiement de l'aide logistique britannique - Les premiers vols d'avions de transport militaires britanniques pour appuyer l'opération des forces françaises au Mali devraient débuter lundi à partir de la base d'Evreux (Eure), a-t-on appris auprès du service de communication de l'armée de l'Air. « Les missions devraient commencer aujourd'hui » lundi, à partir de la base aérienne 105 d'Evreux « qui servira de plate-forme d'appui en France pour acheminer le fret », a précisé le colonel Jean-Pascal Breton, chef du Sirpa Air. Deux avions C17 britanniques, qui peuvent notamment embarquer des véhicules blindés type VAB, doivent participer à cette mission. Paris et Londres se sont mis d'accord samedi sur cette mission, au lendemain du début de l'opération française, souligne le chef du Sirpa Air, ce qui montre « le soutien très réactif des britanniques » à cette opération. La Grande-Bretagne a indiqué fournir cette aide logistique « à la demande de la France ».

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9h23  : premier bilan de l'attaque de Gao -Plus de soixante jihadistes ont été tués dimanche dans la seule ville de Gao, dans le nord du Mali, et sa périphérie, au cours de bombardements intenses des forces françaises, ont déclaré lundi des habitants et responsable de la sécurité. « Plus de soixante islamistes ont été tués à Gao et dans leurs bases situées non loin de Gao. La nuit, les islamistes qui sont restés cachés dans les maisons sont sortis pour prendre les corps de leurs camarades », a déclaré un habitant de Gao, joint par téléphone depuis Bamako, dont le témoignage a été recoupé par d'autres habitants et une source de sécurité régionale. « C'est surtout au camp militaires de Gao qu'il y a eu des morts. Les islamistes ont été surpris en pleine réunion. Il y a eu beaucoup de morts », a-t-il ajouté. Ce bilan minimum a été confirmé par d'autres habitants joints et par un responsable régional de la sécurité. « Le bilan est lourd dans le camp des islamistes. Ils ont perdu énormément en logistique et des hommes. Le chiffre de 60 victimes n'est pas du tout exagéré à Gao. Le bilan est même certainement plus élevé », a indiqué cette source.

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8h58  : Menace envers la France -Des jihadistes basés dans le nord du Mali, dont les positions sont bombardées par les forces françaises, ont annoncé qu'ils allaient « frapper le coeur de la France », selon un responsable du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). « La France a attaqué l'islam. Nous allons frapper le coeur de la France », a déclaré à l'AFP Abou Dardar, l'un des responsables du Mujao dans le nord du Mali, joint par téléphone par l'AFP depuis Bamako.

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8h37 : Manuel Valls et le risque d'attentats -Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a affirmé que la situation au Mali « peut inciter des individus ou groupes à commettre des attentats, aussi bien en France qu'à l'étranger », dans une interview publiée par le Parisien . Manuel Valls revient sur le plan Vigipirate, au niveau rouge depuis 2005, qui a été renforcé samedi soir. « Sur une période aussi longue l'attention peut s'émousser », dit-il en expliquant que les patrouilles ont été renforcées dans les transports et les lieux publics, les contrôles et fouilles accrus à l'entrée des bâtiments publics et dans les aéroports notamment. « Ce n'est pas en cédant aux terroristes que l'on diminue la menace qui, je le rappelle, n'est pas nouvelle », souligne Manuel Valls qui rappelle que « des menaces explicites de groupes sahéliens ont été publiées ces derniers mois ».

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Lundi, 2h23 : appui américain confirmé -Les Etats-Unis confirment apporter un soutien logistique à l'intervention militaire menée par la France, a indiqué cette nuit un responsable américain s'exprimant sous le sceau de l'anonymat. L'armée américaine fournit un soutien dans le domaine des transports et des communications mais également dans le secteur du renseignement, a précisé ce responsable.

Un autre représentant américain a déclaré que Washington envisageait l'envoi d'un petit nombre de drones de surveillance non armés sur le terrain. L'armée française a poursuivi dimanche son offensive aérienne contre les islamistes dans le nord du Mali tout en renforçant sa présence à Bamako dans l'attente du déploiement prochain d'une force militaire ouest-africaine.

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-- La journée de dimanche --

Sur le terrain, ont été déployés ce week-end plusieurs centaines de militaires venus de France ou de forces prépositionnées en Afrique , appuyés par des avions de combat, de ravitaillement ou de surveillance aérienne. Le nombre d'avions de combat basé à N'Djamena dans le cadre du détachement Epervier a été porté à huit : deux Mirage F1CR et six Mirage 2000D. Trois avions ravitailleurs C135 sont également mobilisés, en plus des appareils de transport. Des Rafale mis en état d'alerte peuvent intervenir directement depuis la France. Des hélicoptères de combat, notamment des Gazelle équipés de missiles Hot et de canon de 20 mm, ont également été engagés dans la région de Konna.

Dimanche, quatre avions de chasse Rafale des forces françaises ont conduit des frappes aériennes au Mali près de Gao (nord), détruisant des camps d'entraînement et des dépôts logistiques des groupes islamistes armés, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Conformément à la mission confiée à nos forces armées par le président de la République, l'aviation de chasse française a visé et détruit ce dimanche plusieurs cibles » dans le nord du Mali « à proximité de Gao », indique-t-il dans un communiqué diffusé dimanche.

Selon le ministre, « des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes » ont notamment été détruits. « Cette mission a été effectuée par quatre Rafale qui ont décollé de France et qui viennent renforcer le dispositif aérien français », poursuit-il.

Ce raid a été confirmé dimanche par des habitants de Gao et une source de sécurité régionale. « Il y a eu une dizaine de frappes, dans Gao et près de Gao. Toutes les bases des islamistes ont été détruites », a déclaré un habitant contacté par téléphone. Une source sécuritaire régionale a confirmé que « les principales bases » des islamistes, à Gao et dans sa périphérie, ont été « mises hors d'usage » par les raids français.

Frappes multiples

Les frappes aériennes françaises ont également visé dimanche un camp de combattants jihadistes à Léré, et une importante base islamiste près de Kidal, à plus de 1.500 km de Bamako, dans l'extrême nord-est du Mali. « Les avions français viennent d'opérer des frappes aériennes dans la région de Kidal, plus précisément à Aghabo », à 50 km de Kidal, a indiqué cette source, qui n'était pas en mesure de donner un bilan de ce bombardement.

Aghabo est une base importante du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam), où se trouvent notamment des dépôts de munitions et de carburant. Kidal et ses environs sont le deuxième bastion islamiste bombardé dimanche par les forces françaises.

A Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant a fait état d'un « début de panique » parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que « beaucoup essayent de partir dans le désert ». « Depuis neuf, dix mois, on est dans un régime très totalitaire. On est coupé de tout. Franchement, on n'attend que ça! On ne peut pas imaginer que les forces françaises s'arrêtent aux portes de Konna. C'est l'occasion ou jamais d'en finir avec ces islamistes », a-t-il expliqué.

Progression stoppée

La progression des groupes islamistes vers le sud du Mali est stoppée et la France a commencé à « s'occuper des bases arrières des terroristes » dans le nord du pays, a confirmé dimanche en fin de journée le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

« Bloquer les terroristes, c'est fait. Ce qui a commencé à être fait aujourd'hui c'est s'occuper des bases arrières des terroristes » dans le nord, a affirmé Laurant Fabius aux médias RTL/LCI/Figaro, en mentionnant des frappes à Gao, fief islamiste dans le nord du Mali. Il a précisé que l'Algérie avait donné son autorisation pour un survol de son territoire par les avions français.

Le chef de la diplomatie française a également souligné que la France bénéficiait du « soutien pratique » de plusieurs nations européennes, évoquant notamment de l'aide en matière de transport. « Nous avons le soutien, y compris pratique, de la Grande-Bretagne, de nos amis danois, de plusieurs autres grands pays qui fournissent du transport », a déclaré M. Fabius sur LCI/RTL/Le Figaro. « Nous avons l'appui des Américains pour ce qui concerne les communications et le transport, nous avons l'appui sous différentes formes que je n'ai pas à préciser d'autres nations d'Europe », a-t-il ajouté sans plus de précision.

Des groupes « bien équipés »

La France a également poursuivi les bombardements commencés jeudi de colonnes de pick-up armés des islamistes. « Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain », a déclaré dimanche matin le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian sur la chaîne I-télé. Alors que le président François Hollande estimait samedi que l'intervention française avait permis de porter un « coup d'arrêt » aux islamistes, le ministre de la Défense s'est montré prudent dimanche, soulignant que leur avancée n'est pas « totalement empêchée ».

Car les forces militaires françaises au Mali affrontent des groupes islamistes « bien équipés, bien armés et bien entraînés », dotés « d'un matériel moderne, sophistiqué », a souligné par ailleurs l'entourage du chef de l'Etat à l'Elysée. « Ce qui nous a beaucoup frappés, c'est la modernité de leur équipement, leur entraînement et leur capacité à s'en servir », a affirmé l'Elysée. Ces groupes armés ont « montré comment ils pouvaient endommager un hélicoptère et blesser mortellement son pilote », a-t-on souligné.

« A l'origine, on pouvait penser qu'il s'agissait de quelques soudards à bord de Toyota avec quelques armes, ils se révèlent en réalité bien équipés, bien armés et bien entraînés », ajoute-t-on de même source, notant que les groupes islamistes « ont récupéré en Libye un matériel moderne sophistiqué, beaucoup plus robuste et efficace que ce qu'on pouvait imaginer ».

Haut responsable tué

Un haut responsable du groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l'Islam), Abdel Krim dit « Kojak », a été tué dans les combats ces derniers jours au Mali entre l'armée, appuyée par des troupes françaises, et les jihadistes, a-t-on par ailleurs appris dimanche de source sécuritaire régionale. « Les combattants islamistes ont subi un véritable revers avec la mort d'Abdel Krim dit +Kojak+ », a affirmé cette source sécuritaire régionale. Selon elle, ce lieutenant du chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a été tué dans les combats qui ont opposé vendredi et samedi l'armée malienne et ses alliés français aux jihadistes à Konna, dans le centre du Mali.

Ces combats ont fait 11 morts et une soixantaine de blessés dans les rang de l'armée malienne, selon le président malien Dioncounda Traoré. Un officier français, pilote d'hélicoptère, a aussi été tué. Aucun bilan n'a été communiqué pour le camp des jihadistes, mais l'armée malienne a évoqué une centaine d'islamistes tués à Konna.

Ansar Dine est l'un des groupes islamistes armés occupant le nord du Mali depuis juin, avec les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Tous prônent l'application de la charia, au nom de laquelle ils commettent de nombreuses exactions. Ansar Dine est surtout composé de Touareg maliens, comme son chef Iyad Ag Ghaly et Abdel Krim, membre de la tribu des Iforas (nord-est du Mali), âgé d'une quarantaine d'années.

Abdel Krim avait rejoint Ansar Dine après avoir été le numéro deux du groupe du chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga, en lutte contre les autorités de Bamako, mort en août 2011 dans des circonstances non élucidées dans un accident dans le nord-est du Mali.

Mali: les jihadistes ont évacué les grandes villes du nord
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202495643689-multiples-raids-aeriens-francais-contre-les-islamistes-au-mali-527953.php
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