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Depuis une dizaine d’années, les relations commerciales entre la Chine et l’Afrique connaissent un véritable boom. Récemment l’Afrique du Sud est devenue le principal partenaire commercial de la Chine. Environ un tiers des besoins de la Chine en pétrole vient du continent africain. Selon Willem Offenberg, spécialiste de la Chine, la façon dont Pékin fait des affaires en Afrique est très agressive. C’est comme une guerre ouverte.
Les Africains de la rue ne profitent pratiquement pas de la croissance des relations commerciales. C’est pourquoi le mécontentement grandit, selon Willem Offenberg. Une riposte à l’encontre de la Chine n’est pas loin.

Regardez la vidéo avec l’interview de Willem offenberg.
 


 
Elle est aussi âgée que la République populaire de Chine, qui célèbre cette semaine son soixantième anniversaire. Elle appartient à la première génération de Chinois, qui a grandi avec l’idéal socialiste. Jusqu’au jour où son pays, à mi-chemin dans les années quatre-vingt, a ouvert les portes. Ce qui fut le signal pour elle d’en faire autant. Liu Xiaowei voit "sa Chine" comme un feuilleton passionnant.

D’énormes immeubles, le restaurant de poisson le plus cher de Pékin et des bureaux en verre hyper modernes : madame Liu Xiaowei tressaille en voyant, en 2009, le terrain où se trouvait son ancienne usine d’Etat. "Si je ferme les yeux, je vois devant moi des milliers d’ouvriers franchir la grande porte d’entrée de l’usine. C’est ici que j’avais l’habitude de laisser mon vélo."
 
Aucun pays n’a, en relativement peu de temps, autant changé que la Chine. Le 1er octobre la Chine étale les succès du "socialisme aux caractéristiques chinoises". La République populaire de Chine célèbre ce jour-là son soixantième anniversaire. Deux semaines plus tard, Liu aura 60 ans. Petite et alerte, Liu est la Chinoise comme on en voit des millions et avec une histoire comme on en entend des millions.
 
Privilège
Appartenant à la première génération de Chinois nés dans la nouvelle Chine de Mao Zedong, Liu a eu une enfance privilégiée. Du moins, c’est ce dont l’imprégnaient ses professeurs à l’école. "La société d’autrefois était mauvaise. La vie est également très mauvaise dans les pays capitalistes. Et vous, vous êtes sur la voie vers le communisme."

Ce que c’était exactement et quand ça viendrait – c’étaient des choses qu’ignorait Liu, mais il était certain que ça devait être merveilleux. Sa jeunesse, dans les années cinquante, était placée sous le signe de la construction de la société socialiste. Des chansons comme "Sans le Parti communiste il n’y a pas de Nouvelle Chine" : elle faisait de son mieux pour les apprendre. Car ses parents n’appartenaient pas aux "Cinq Rouges" : la classe des paysans pauvres, des paysans sans terres, des militaires, des ouvriers et des révolutionnaires. "Je pouvais être formée, je pouvais encore devenir rouge."
 
Préjudice
Selon les spécialistes de la Chine, cet accent mis sur la lutte des classes a porté énormément de préjudice à la République populaire. Wang Yukai: "Les cadres expérimentés du parti et les vieux dirigeants ont été poursuivis et souvent tués. Cela a fait prendre un retard à l’économie."

Loin de l’agitation politique, Liu participa à un atelier près de la frontière sino-russe, où elle trimait pour devenir une bonne socialiste. Ce n’est qu’après la Révolution culturelle (1966-1976) que la lutte des classes fut laissée de côté. Le réformateur Deng Xiaoping donna priorité à l’économie. Liu devint ingénieur dans une usine automobile. Au milieu des années quatre-vingt, nous avons appris deux nouveaux groupes de mots : "économiquement rentable" et "main-d’œuvre excédentaire". L’Utopia socialiste de Mao avait abouti à un drame. Les gens de la rue ne s’étaient pas encore remis de la Révolution culturelle que le pays se retrouvait déjà face à un grand changement : la porte vers l’étranger s’ouvrit et l’économie fut modernisée.
 
Guide
"Je me suis sentie un peu mise de côté, parce que j’étais au chômage, mais j’ai compris alors que le monde m’était ouvert". Elle tenta sa chance sur le marché libre et devint guide. Aujourd’hui, elle a sa propre agence de voyage. Son fils, qui a étudié à Singapour, travaille avec elle. La nouvelle génération n’a pas eu besoin de faire du travail révolutionnaire, mais la société est si compétitive que les jeunes sont sous pression, estime Liu.
 
A 60 ans, Liu mène une vie un peu plus calme. Elle passe ses vacances en Thaïlande, possède deux autos. Elle répond au nouvel idéal : la classe moyenne. "Et quand nous allons en vacances à l’étranger, on remarque que la Chine ne le cède en rien aux pays occidentaux. On n’est plus en retard."
Selon Wang Yukai, les conditions actuelles exigent davantage de libertés : "La plupart des Chinois sont prospères. Quand les conditions économiques sont bonnes, les gens veulent plus de démocratie. Le parti va devoir maintenant s’en charger. Pour le moment, ça se produira sous le dénominateur de ‘socialisme démocratique’".


http://www.rnw.nl/fr/afrique/article/faire-des-affaires-avec-les-chinois-en-afrique-c%E2%80%99est-comme-faire-la-guerre
 

Tag(s) : #Actualite Africaine
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