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samedi 2 février - 3:58:21



Selon nos dernières informations, le président tchadien Idriss Déby aurait quitté le front où il menait le combat de son armée contre des rebelles venus de l'Est pour se réfugier au palais présidentiel, sous la protection de son armée. La décision d'une intervention française serait en discussion.

Suite à de violents affrontements entre une coalition de rebelles et l'armée tchadienne, le président Déby est retourné au palais présidentiel à Ndjamena, le 1er février au soir. Il y a été joint par l'entourage d'un président d'Afrique centrale sur sa ligne fixe (les mobiles ne fonctionnent pratiquement plus dans la capitale tchadienne) et l'information est confirmée au ministère français des Affaires étrangères. Cette information a en outre a été confirmée par une source de l'Union européenne auprès de notre envoyé spécial à Addis-Abeba. Depuis l'incursion d'une coalition regroupant les trois principaux groupes rebelles tchadiens le 28 janvier au Tchad, la capitale, Ndjamena, avait été mise sous haute surveillance militaire, bloquant aéroports et voies de circulation. Le président Idriss Déby dirigeait dans la journée les opérations sur le front, qui s'est déplacé pour se retrouver rapidement à 50 km de la capitale. Le Président aurait quitté le front vers 18h (heure locale) pour rallier la capitale tchadienne.

« Vu l'insécurité à Ndjamena », la force militaire européenne Eufor – comptant autour de 3 700 hommes issus de 14 pays, dont quelque 2 000 Français –, qui avait notamment pour mission de protéger dans l'Est du Tchad les 241 000 réfugiés soudanais du Darfour, a retardé l'envoi de ses forces. « Nous avons seulement repoussé des vols », assure le Lieutenant-colonel De Fussac, porte-parole du Général irlandais Pat Nash, en charge du commandement de l'Eufor. « Nous n'avons aucun mandat pour protéger Idriss Déby », ajoute-t-il. Ce contingent, qui agit sur mandat de l'Onu, « ne soutient pas » le président tchadien, a récemment déclaré le chef de la diplomatie française. Bernard Kouchner répondait à une inquiétude formulée par des groupes rebelles tchadiens qui disent craindre que l'Eufor ne vienne avec l'objectif non avoué d'épauler le président Déby, allié de Paris.« Notre mission est de protéger les populations civiles dans des régions précises (particulièrement à l'Est où se trouvent les réfugiés soudanais), de sécuriser le travail des ONG et d'assurer la sécurité des personnels des Nations unies », confirme le Lieutenant-colonel De Fussac, avant d'ajouter : « Ndjamena ne fait pas partie de notre zone d'action ». Le général français Jean-Philippe Ganascia commandera sur place la force, à Abéché (Est du Tchad). Mais « il n'y a pour l'instant aucune force française sous direction européenne au Tchad », selon le Lieutenant-colonel De Fussac, joint le 1er février dans la soirée par Marchés tropicaux.

L'armée française, qui avait envoyé le matin même une compagnie pour protéger ses ressortissants, ne serait pas intervenue pour l'instant. La France déploie déjà un millier de soldats au Tchad, dans le cadre d'un accord signé en 1986 pour garantir l'« intégrité territoriale » du pays. Mais en 2007, le principal groupe rebelle, l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), a décrété un « état de guerre » contre les Français et les autres forces étrangères, coupables selon elle d'avoir « apporté une aide diplomatique, stratégique et logistique » au président tchadien. Les rebelles accusent plus précisément les forces françaises d'avoir aidé à repousser une de leurs offensives contre Ndjamena en 2006. La question de l'intégrité territoriale avait alors été débattue, le Tchad n'ayant semble-t-il pas été attaqué par une force étrangère. Selon certains observateurs bien informés, cette fois-ci, la décision d'une intervention françaises semble dépendre de l'état des relations de Paris avec les rebelles et particulièrement de leur ouverture au déploiement de l'Eufor. Ce pourrait alors être la fin du soutien français à Idriss Déby...

 

 

                                                    source    marches-tropicaux.com
Tag(s) : #Tchadiana Presse
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